Elisabeth Avery La chasseuse assoiffée

Née vampire, car oui on peut naître vampire pas juste le devenir, je suis ce que l’on appel un vampire au sang pur. J’ai vécu une enfance dans le luxe, mes parents possédaient un magnifique manoir et étaient servit par un nombre incalculable de servants humains et vampires. J’ai eu une éducation stricte, mais pas sans amour, il était rare que des vampires réussissent à procréer naturellement un enfant alors j’étais un trésor pour notre communauté.

 
La vie était belle, nous faisions des fêtes presque tous les soirs et nous ne manquions pas de quoi nous nourrir. Mais un jour alors que j’étais âgée de seulement dix ans une tragédie affecta ma vie à jamais. Bien que nous ne mourrions pas du soleil il nous était très désagréable, alors tout le manoir dormait le jour, nous nous réveillions aux dernières lueurs du soleil.
C’est au début d’une magnifique journée d’automne qu’un groupe de religieux du village le plus près pénétrèrent l’enceinte du manoir pour s’en prendre à ma famille. Bien sûr nous avions des gardes humains pour assurer notre sécurité, mais ils furent terrassés par l’armée d’une centaine d’homme d’église venu nous exterminer. Le réveil fut brutal alors que Marie, la servante qui s’occupait de moi et que je considérais comme une deuxième mère fit irruption dans ma chambre, me secouant sans ménagement pour me faire sortir du lit. Alors que la pauvre femme me revêtait d’un manteau tout en m’expliquant rapidement l’horreur qui se produisait au manoir, je me mis à trembler, apeurée, mais persuadée que mes parents allaient régler la situation.
 
Lorsque Marie se tourna pour récupérer un sac et y fourrer quelques vêtements en vitesse je sortie en trombe de ma chambre, hurlant le nom de mes parents. Le capharnaüm qui régnait dans le manoir et la fumée firent couler mes larmes. Un vampire me bouscula en prenant la fuite c’est assise par terre et en larme que ma mère me retrouva au même moment que Marie qui était sortie de ma chambre dès qu’elle avait remarqué mon absence.
Ma mère me serra dans ses bras, caressant tendrement ma chevelure blanche puis elle me confia à Marie. La faisant promettre de s’enfuir avec moi au plus vite, elle me sourie une dernière fois avant de se diriger d’un pas décidé vers le gros de la bataille. Rejoignant mon père et quelques valeureux dans la défense de notre maison.  
 
Marie empoigna d’une main ferme ma main même si elle savait que si j’avais vraiment voulu me défaire de son emprise j’aurais pu sans la moindre difficulté. Elle n’était qu’une humaine après tout et malgré mon jeune âge j’étais déjà plus forte qu’une femme adulte.
Nous nous sommes enfuis par l’entrée des domestiques à l’arrière du manoir. L’ennemi avait encerclé le manoir, mais ils étaient trop occupés à se battre pour s’occuper d’une domestique et d’une enfant. Le soleil me donnait le tournis, Marie me prit dans ses bras et poursuivit notre course. J’aperçue quelques fuyards comme nous qui se dirigeaient vers l’orée de la forêt. Une fois à une distance sécuritaire Marie me déposa pour reprendre son souffle. Nos regards se dirigèrent vers notre maison, elle était en flamme et plusieurs cris de joie nous parvint. Ils n’étaient qu’une trentaine à sortir du manoir par un mur effondré, mais ils fêtaient leur victoire en brandissant des têtes sur des piques.
Marie me fit détourner le regard, je n’avais pas eu le temps de reconnaitre les malheureux, mais cela ne pouvait pas être mes parents, ils étaient beaucoup trop fort pour cela!
 
 
Les années passèrent, Marie m’éleva comme sa propre fille. Nous nous rendîmes de villages en villages, de villes en villes, se faisant embaucher comme femmes de chambres et lorsque les soupçons à mon propos devenaient trop dangereux nous nous volatilisions vers un autre endroit.
 
Les années passèrent et Marie devint âgée, elle ne pouvait plus se mouvoir comme avant et travailler lui était presque impossible alors que moi j’étais figée dans mes vingt ans, mon corps ayant arrêté son vieillissement à cette période.
Je perdis Marie une nuit d’été, elle s’endormie dans une petite chaumière que j’avais trouvé abandonnée dans la forêt. Je pu lui tenir la main alors qu’elle fermait doucement les yeux pour ne plus les rouvrir.
 
Après sa mort plus rien ne m’attachait nulle part, je suis retournée au manoir, devenu des ruines rongées par la végétation. À chaque année je veillais à y déposer des fleurs, n’étant plus la petite fille d’autrefois qui espérait le retour de ses parents je savais à présent qu’ils avaient trouvé la mort lors de l’attaque. N’ayant aucun but réel dans la vie je fais de mon mieux pour faire profil bas, défoulant mon agressivité sur les démons et puisque nous n’étions plus dans les temps anciens les vampires sont beaucoup plus accepté. Je n’ai plus peur de m’afficher au grand jour.